Le 10. [juillet 1624] dudit mois les
Sauvages vinrent cabaner proche de
l'habitation. Le Lendemain arriva ledit de Caen, avec deux barques
chargées de marchandises : Le jour ... suivant l'on commença
la traite avec les Sauvages : d'autres Canadiens arrivèrent en ce
même temps avec quelques chaloupes. Le 14. dudit mois la traite fut
achevée avec lesdits Sauvages, & partirent le même jour pour
s'en retourner en leurs pays, & un François [Jean Richer, leur
truchement] fut avec les Bissereins [Nipissings].
Le 16. le frère Gabriel [Sagard] arriva avec 7. canots, qui nous
réjouit grandement, nous comptant tout ce qui s'était
passé en son hivernement, & la mauvaise vie que la plupart des
François avaient mené en ce pays des Hurons, & entre autres :
Le truchement Brûlé à qui l'on donnait cent pistoles par
an, pour inciter les Sauvages à venir à la traite, ce qui
était de très mauvais exemple, d'envoyer ainsi des personnes
si mal vivants, que l'on eut dû châtier
sévèrement, car l'on reconnaissait cet homme pour être
fort vicieux, & adonné aux femmes; mais que ne fait faire
l'espérance du gain, qui passe par dessus toutes
considérations.
Le 19. ledit de Caen partit pour aller aux trois rivières avec les
barques, pour traiter avec d'autres Sauvages s'il en rencontrait. [...]
Tiré des Voyages [...] de Champlain, 1632
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