Champlain et ses compagnons dépendent des provisions
apportées de France.
Le 2. jour de Juin [1624] arriva une chaloupe où était le
pilote Gascon avec cinq ou six matelots, qui nous dit qu'il était
arrivé au port de Tadoussac, avec un vaisseau de soixante tonneaux,
ayant quelque cent barils de pois, sept tonneaux de cidre, vingt-quatre
barriques tant de biscuit que de galette [...]
Le 4. dudit mois je fis mettre deux barques à l'eau, qui partirent
pour aller à Tadoussac, quérir les commodités qu'avait
apportées ledit vaisseau [...] avec partie [...] des vivres, pour
traiter audit Tadoussac, ce qui nous fit un grand plaisir, d'autant que nous
n'avions des farines & cidres, que jusque au 10. dudit mois de juin; que
sans cela il nous eut fallu réduire au Migan, avec quatre barriques
de blé d'inde [...]
Le 12. arriva une barque, qui apporta quelques poinçons de cidre,
galettes, pois & prunes [...]
Tiré des Voyages [...] de Champlain, 1632
Pichets et pots
à salaison, XVIIe siècle
Grès cérame de Normandie
Collection du Centre de recherches
archéologiques médiévales
Université de Caen, France
Photo : Steven Darby, Musée canadien des civilisations
Chaque année, lorsque les commis des compagnies viennent
chercher les fourrures, ils approvisionnent Tadoussac et Québec.
Presque tout ce qui est indispensable à la vie des résidents
parvient par leur entremise. La farine pour le pain occupe la
première place. Viennent ensuite les légumes secs : les
fèves et les pois. Les « salures » ou salaisons - morue,
lard, boeuf et beurre salés - occupent une place importante dans
l'alimentation des hivernants. Ces salaisons sont une des causes du scorbut.