Exploration sur la rivière des Outaouais


En mai 1613, Champlain entreprend l'exploration de la rivière des Outaouais. Un interprète, Nicolas de Vignau, a convaincu l'explorateur qu'il connaît le chemin qui conduit à la « mer du Nord » (la baie d'Hudson). Mais lisons plutôt Champlain à ce sujet.
photo : Harry Foster; MCC S96-25079
Champlain et son équipage devant les chutes Rideau, 1613
Illustration de Francis Back
Collection du Musée canadien des civilisations
(1613) Or n'ayant que deux canots, je ne pouvais mener avec moi que quatre hommes, entre lesquels était un nommé Nicolas de Vignau le plus impudent menteur qui se soit vu de longtemps [...]
Ainsi nos Canots chargés de quelques vivres, [...] armes & marchandises pour faire présents aux Sauvages, je partis le lundi 27 mai de l'île Sainte-Hélène [Montréal] [...]
Le quatrième [de juin] nous passâmes proche d'une autre rivière [la Gatineau] qui vient du Nord, où se tiennent des peuples appelés Algoumequins [...]
À l'embouchure de celle-là il y en a une autre [la rivière Rideau] qui vient du Sud, où à son entrée il y a une chute d'eau admirable [...]

[...] Il y a quantité de petites îles qui ne sont que rochers âpres & difficiles [...] L'eau tombe à un endroit d'une telle impétuosité sur un rocher, qu'il s'y est encavé par succession de temps un large & profond bassin : si bien que l'eau courant là dedans circulairement, & au milieu y faisant de gros bouillons, a fait que les Sauvages l'appellent Asticou, qui veut dire chaudière [Le saut de la Chaudière]. Cette chute d'eau mène un tel bruit [...] qu'on l'entend de plus de deux lieues. Les Sauvages passant par là, font une cérémonie [...]

Tiré des Voyages [...] de Champlain, 1613


Carte des explorations de Champlain par la rivière des Outaouais en 1613 et 1615
Cliquez dans la région encadrée pour un aperçu détaillé

Samuel de Champlain remonte ainsi la rivière des Outaouais. Arrivé aux environs du site où s'élèvera plus tard le Musée canadien des civilisations, il doit mettre pied à terre et effectuer un portage pour éviter les chutes Chaudières.

Là, relate Champlain, l'eau qui tombe avec impétuosité sur un rocher y a creusé un large et profond bassin. Les Amérindiens appellent l'endroit Asticou, ce qui signifie « chaudière »; avant de contourner cette formation géologique, ils y font une offrande propitiatoire.

Champlain, après avoir franchi l'obstacle, relève la position du lieu grâce à son astrolabe. Il note dans son récit 45 degrés 38 minutes de latitude, alors que les chutes Chaudières sont situées à 45° 25' 33". Son petit astrolabe de marine permet seulement d'estimer une position, avec un écart d'environ 15 minutes.

Aux environs de Gould's Landing, afin d'éviter les rapides, le guide amérindien de Champlain choisit de traverser une succession de petits lacs près de Cobden, en Ontario, mais ce trajet présente de grandes difficultés. Près du lac Green, aujourd'hui connu sous le nom de « Astrolabe Lake », Champlain et ses hommes doivent portager à travers des troncs d'arbres enchevêtrés. Quelques auteurs de la fin du XIXe siècle croient qu'il aurait perdu son astrolabe à cet endroit.



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    Mise à jour : 1 September 2009